Comment fonctionne cette chose qu’on appelle «l’action non-violente»? Au cours du siècle dernier, on a vu des civils sans armes braver des obstacles en apparence insurmontables et — toujours à la plus grande surprise des commentateurs officiels et des pontifes médiatiques —, finalement l’emporter sur la puissance et les armes des pires profanateurs des droits humains, des plus brutales dictatures. La liste est longue, mais qu’il suffise d’évoquer le Shah d’Iran, Jaruzelski en Pologne, Marcos aux Philippines, Pinochet au Chili, P.W. Botha et l’institution de l’apartheid en Afrique du Sud, sans parler de certains régimes de type soviétique derrière l’ancien mur de Berlin.
Mais comment diable est-ce possible?
Le pouvoir n’est-il pas au bout du fusil? La violence n’est-elle pas l’ultime, le plus puissant arbitre de tous les conflits humains? Comment une population peut-elle vaincre, sans armes, un opposant impérialiste, pourvu d’un arsenal des plus sophistiqués, de réseaux étendus de renseignements et de forces policières et militaires bien formées?
Comment expliquer au mieux les principales dynamiques à l’œuvre dans le succès de certaines formes non militaires de lutte?
Le pouvoir social : arme totale, non fatale
L’action non-violente est une méthode de combat, comme la guerre. Elle implique un rapport de forces et qu’on livre bataille, fait appel à une stratégie et à des tactiques bien conçues, exige de ses «troupes» courage, discipline et sacrifice.
Cette conception de l’action non-violente comme technique de combat actif est diamétralement opposée à cette notion populaire voulant qu’au mieux, l’action non-violente s’appuie sur la persuasion rationnelle de l’opposant et qu’elle s’assimile plus souvent à une forme de soumission passive.
L’action non-violente est simplement ce qu’elle dit : une action qui est non-violente, pas l’inaction. Cette technique comporte non seulement l’usage de la parole, mais des gestes de protestation, de non-coopération et d’intervention active.
Avant tout, il s’agit d’actions de groupe et de masse.
– Qu’est-ce que la lutte non-violente?
– Comment fonctionne la lutte non-violente?
– Lutte non-violente et pacifisme religieux
– Une tension nécessaire
– L’action non-violente inefficace?
– Qu’est-ce que la résistance civile?
– La stratégie de la non-violence
– Trois tâches d’organisation
– Il suffit d’un déplacement
– Références à propos de la non-violence