La lutte non-violente ne consiste pas à faire fondre le cœur de l’ennemi. Ce n’est pas comme cela qu’elle fonctionne. Elle implique plutôt l’emploi stratégique de moyens d’attaquer les racines du pouvoir. La lutte non-violente élimine la nécessité de menacer, de blesser ou de détruire physiquement les opposants, parce qu’elle parvient simplement à les contraindre et à les rendre impuissants, ce qui suffit largement.
Les techniques non-violentes de lutte s’appuient sur le refus de se laisser intimider. La violence perd ainsi son pouvoir de dicter l’obéissance. L’ingrédient principal des campagnes non-violentes réside donc dans cette formidable capacité qu’ont les humains de s’entêter, de se rebeller, de désobéir et de faire preuve de courage. La stratégie de l’action non-violente est la seule à pouvoir se mener de manière entièrement indépendante de la volonté et des méthodes que préfère l’oppresseur violent.
À certaines conditions, une répression violente à l’encontre d’une résistance non-violente devient si visiblement injuste qu’elle se retourne paradoxalement contre les autorités qui l’ont déclenchée. À condition que le mouvement s’y soit bien préparé, la violence répressive peut miner, voire désintégrer les appuis dont jouissaient ses auteurs.
Qui choisit le combat non-violent comprend la nécessité de gagner la sympathie de groupes qui, s’ils étaient placés devant une menace violente, se rangeraient définitivement dans le camp «ennemi». À bord du véhicule non-violent, on sait que le chemin le plus court, le plus stratégique vers la victoire est celui qui évite les détours de la barbarie et de la brutalité physique.
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