Autre bonne nouvelle : Déplacer ne serait-ce qu’un seul segment d’une simple section peut permettre de gagner. Aussi certainement qu’il suffit d’un petit poids pour incliner le fléau de la balance, il suffit parfois d’un seul groupe attiré vers soi. Bien entendu, pour des changements majeurs, il faudra influencer des groupes plus lourds. Il reste que pour gagner, il n’est pas nécessaire de rallier tout le monde. Il n’est pas non plus nécessaire d’émouvoir les plus coriaces. La tâche semble soudain plus facile, non?

Prévoir la polarisation

Dans un conflit majeur, il arrive qu’une fois nos forces vives activées et mobilisées, l’autre partie du spectre se mette elle aussi à réagir. On voit alors les segments les plus près de l’adversaire se resserrer vers lui en s’éloignant de nous. C’est ce qu’on appelle une polarisation.

Il ne devient pas pour autant impossible de gagner. Si le poids du segment qui se déplace dans notre direction est suffisant, on peut quand même atteindre nos objectifs. En définitive, il n’est pas essentiel que la partie adverse du spectre s’approche de nous, bien que la victoire en soit nul doute accélérée.

Un rôle pour tout le monde

Quand vient le temps de choisir les actions à entreprendre, il vaut la peine d’examiner nos choix de méthodes à la lumière des réactions qu’elles susciteront, aussi bien dans le camp de nos sympathisants que dans celui des neutres et des adversaires. Notre choix de tactiques exercera une influence différente selon chacun des segments.

Par exemple, les tactiques choisies pour mobiliser notre base militante attireront-elles aussi les parties non engagées? Supposons que nos alliés les plus proches adorent les actions directes très combatives visant l’adversaire. La question se pose alors : Comment notre prochaine action réussira-t-elle à convaincre des groupes plus neutres à se joindre à nous? Les répercussions éventuelles fortifieront-elles notre base, ou risquent-elles de l’affaiblir? Les choix tactiques doivent s’opérer en fonction de savoir si elles attirent ou non les groupes qu’il nous faut influencer dans la société.

Stratégie et optimisme

Nos campagnes ont de meilleures chances de réussir quand on fait appel à un large éventail de tactiques de mobilisation. Différents types d’actions attireront différents types de personnes au sein du baromètre. Ce n’est pas tout le monde qui acceptera d’appeler un politicien, par exemple, ou de risquer l’arrestation. L’exercice stratégique sert donc à identifier des moyens de mettre à contribution différents types de personnes, selon les gestes qu’elles sont disposées à poser.

Armés d’une meilleure connaissance du terrain et d’une bonne stratégie, un nouvel optimisme animera nos tâches de mobilisation. Et l’optimisme est contagieux. Il attire les gens.

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