Commencer avec un groupe débutant

 

Evaluation de la situation

La facilité avec laquelle on peut mettre en œuvre des démarches de démocratie participative dans une réunion dépend grandement de deux facteurs :

  • La pérennité du groupe qui se réunit. Si la réunion est ponctuelle (c’est-à-dire que les participants sont réunis pour une seule et unique occasion), il n’y a pas matériellement le temps de mettre en œuvre grand chose. Si par contre le groupe a vocation à se réunir souvent et dans la durée, il est intéressant de lancer progressivement des démarches de plus en plus élaborées.
  • Le niveau d’ouverture à la démocratie participative. On ne pourra pas mettre en œuvre une démarche similaire avec un groupe de cas sociaux qui n’ont pour l’instant qu’un très faible respect pour la parole d’autrui, et un groupe d’animateurs (en principe) rompus à ce mode de travail.

Le croisement de ces deux facteurs donne une idée des possibilités:

Faible ouverture à la DP Forte ouverture à la DP
Réunion ponctuelle Seuls les outils les plus simples devront être utilisés Seuls quelques outils simples pourront être utilisés
Réunion de groupe permanent Quelques outils simples pourront être mis en œuvre dès le début. A terme, le groupe devrait progresser dans son acceptation de la DP et permettre la mise en œuvre d’outils plus élaborés A terme, il sera possible d’aller très loin dans la mise en œuvre de la démocratie participative durant les réunions

 

Cas d’un groupe de faible ouverture à la démocratie participative : la méthode « mine de rien »

C’est le cas d’un groupe qui n’est pas demandeur de changement, soit pour des raisons de pouvoir en place, soit par «manque de culture», soit parce qu’il s’agit d’une réunion unique : on ne peut ni prévoir à l’avance le comportement des participants, ni planifier de stratégie.
Dans ce cas de figure, la discrétion et la diplomatie sont de rigueur. Parler de «démocratie participative », de «processus décisionnel» va au mieux ne pas intéresser les gens, au pire les braquer.

Il s’agit donc de mettre en œuvre des démarches de démocratie participative d’une manière très progressive à l’occasion de réunions ordinaires. Il est déconseillé de programmer des réunions « spéciales démocratie participative ».
. Procéder lentement : il est impensable de bouleverser trop vite les habitudes, ou de proposer trop de règles inconnues d’un seul coup.
. Il est important que l’animateur mesure sa légitimité : y a-t-il eu définition de fonction ? Cette fonction est elle acceptée au sein du groupe ? Faire attention à ne pas s’enfermer dans un rôle déstabilisant à long terme.

Avec cette méthode, il ne sera possible d’aller plus loin (d’ajouter de nouvelles règles de fonctionnement) que lorsque les règles précédentes auront fait la preuve concrète de leur efficacité et que le groupe se les sera appropriées. Cela ne peut pas se faire sur le temps d’une seule réunion, il en faut parfois 5 ou 6 pour faire accepter la seule présence d’un animateur !

Cas d’un groupe ouvert à la démocratie participative : la méthode explicite

Lorsque le groupe qui se réunit est en questionnement par rapport à son fonctionnement interne, que la volonté d’amélioration est manifeste, il est utile et souhaitable de procéder « au grand jour ». La démarche passe alors par une information sur les intérêts de fonctionner en démocratie participative, une réflexion collective sur les démarches à mettre en œuvre, des « travaux pratiques » pour appliquer ces méthodes à des travaux en cours, etc…

On peut éventuellement organiser des réunions spécifiquement consacrées à ce sujet, pour faire réfléchir les gens sur tout ça et leur permettre de s’approprier la chose.