Le réseau Cap sur l’indépendance est un regroupement d’organismes non partisans qui constatent la nécessité et l’urgence d’entreprendre une campagne permanente pour réaliser l’indépendance. L’indépendance du Québec n’appartient à aucun parti. C’est le projet d’un peuple qui a droit à sa liberté collective et à la maîtrise de son destin.
Le Québec ne représente pas une nation ethnique. Il est un État national, capable de se gouverner lui-même, pour lui-même et selon ses propres fins, ses propres valeurs, sa propre culture, ses propres lois. C’est en ce sens que le Québec, État pluriel, mais tout de même national, diffère des nations autochtones ou de la nation acadienne, par exemple, ou des autres provinces du Canada prises individuellement.
Il ne manque à cet État québécois que d’affirmer sa pleine souveraineté, tant à l’interne qu’à l’externe, pour consacrer l’émancipation politique des millions de gens qui y vivent. Parce qu’une nation minoritaire, c’est-à-dire sans cesse dépendante du bon vouloir des autres, est privée de la possibilité de prendre des initiatives larges, d’en tirer des expériences profondes et de développer une manière de faire qui lui soit propre et qui corresponde à son identité particulière. Son épanouissement général est non seulement limité, mais compromis. Notre nation, dans son pouvoir ratatiné à l’état de province, assume la gestion des routes, de l’éducation et de la santé, mais elle est exclue des leviers fondamentaux de cette économie qui guide aujourd’hui presque toutes les politiques, de ces relations internationales où se décide en ce moment le sort de la planète et de toutes ces orientations parmi les plus importantes et les plus significatives que puisse prendre toute société libre. Nous ne voulons plus être acculés à l’impuissance, au découragement et à la passivité. Nous voulons voler de nos propres ailes, et nous avons recommencé à croire que cela allait bientôt arriver.
Les Québécois n’ont que deux avenues : la dépendance croissante et une voix qui s’amenuise inéluctablement, ou l’indépendance irréversible et une voix qui se répand de par le monde jusque dans les grands forums internationaux. Les illusions du fédéralisme renouvelé sont tombées depuis longtemps et il serait fou, insensé et surtout irresponsable aujourd’hui pour quiconque a vécu les trente dernières années de croire encore à la possibilité du moindre transfert de compétences de l’État du Canada vers celui du Québec. Le statu quo, quant à lui, n’existe pas : les choses ne sont pas immobiles, elles continuent de changer, d’évoluer et de se muter – mais sans nous. Le Canada se construit au-dessus de nous, à côté de nous, avec nos ressources et nos taxes, avec le fruit de notre travail, mais sans nous.
Une nation indépendante, c’est une nation qui commande sa propre vie politique, qui gère sa propre vie économique, qui maîtrise sa propre vie culturelle et qui décide de ses propres prises de position internationales, en un mot, qui possède tout son gouvernement. Nous voulons être profondément maîtres chez nous et, en même temps, présents au monde, ouverts à lui. Le problème du Québec n’est pas d’être refermé sur lui-même, c’est d’être trop ouvert sur le monde pour demeurer cloisonné dans le Canada. Car c’est l’État canadien qui l’a fermé au monde. Nous voulons que le Québec soit un État, comme les quarante autres nouveaux États qui ont obtenu leur siège à l’ONU dans les trente dernières années.
C’est pour y arriver que nous avons jugé nécessaire de coaliser les forces indépendantistes citoyennes du Québec et de canaliser leurs efforts pour convaincre les Québécois de la nécessité de l’indépendance.
Nous ne voulons plus être les minoritaires de personne! Nous sommes Québécois, nous parlons français et nous allons construire ici une société française, ouverte et libre qui nous ressemble et nous rassemble! Tous ceux et celles, quelle que soit leur origine, qui adhèrent à ce projet et veulent en être, sont des nôtres!